Envie d...

ENVIE D…

Envie d'une autre vie, envie d'un autre air, envie d'un autre horizon, envie d'un autre ailleurs, envie d'un autre toit.

Trop longtemps restée au même endroit cloisonnée entre murs humides et façades maussades, bercée au son du tintement des cloches de l'église de ce village typique du Sud de la France.

Lassée de cette vie rythmée par les va-et-vient incessants dès quatre heures du matin, des véhicules agricoles abrités dans le hangar mitoyen de mon humble demeure, excédée du grincement des rails de la porte cochère et du claquement sourd du lourd battant usé par les ans sur le mur de ma maison à chaque sortie de tracteur ou de camion.

Mes oreilles fatiguées par les gémissements et craquements des vieux planchers de bois de cette vieille bâtisse lourds du poids des âmes, malgré les déplacements précautionneux sur la pointe des pieds.

Assez de ces murs blancs et tristes de cette prison à rue ouverte.

Besoin d’un peu de fraîcheur, de soleil, de gazouillis d'oiseaux, d’autres senteurs, d’un décor bigarré et de paysages colorés de verts, de bleus et de pourpre automnal.

D’illusions en désillusions, de villas visitées en appartements proposés, d’espoirs en déceptions, enfin ce petit bijou, au bas d’un tout petit village rustique enfoui au pied des montagnes. Contraste entre l'actuel environnement de bitume entâché de déjections canines et les futurs dédales de vignobles luxuriants en espaliers à la taille précise et harmonieuse, arrosés de soleil du levant au couchant, enracinés dans des sols rouges, gris et bruns.

La terrasse du balcon de la maison de village offerte à la douceur des éléments, face à ce paysage quasi lunaire parsemé de roches, de garrigue, de romarin, de fleurs sauvages et de caillasses maquillées d’argile rouge.

Avec toi, enlacée dans tes bras, que de promenades en prévision sur des chemins de terre insoupçonnés vierges de toute présence humaine !

Un havre de paix.

Lueur d’espoir enfin réalité ?

Quel avenir ?

Suspens insupportable.

Attente interminable.

Désir caché.

Envie de toit ailleurs qu’ici.

Canelle
12/04/2009

Ce petit texte a été composé, sans "verbe", dans le cadre du thème proposé par notre atelier d'écriture pour le troisième numéro de notre revue Scribulations 02.09. Il n'était pas assez bon et n'a pas été retenu.

Comments

[canelle]

... attendu plus de six ans ce printemps-là !
Inutile de dire que tous les nuages, orages et tempêtes liés à cette vie d'avant ne viendront plus souiller la tranquillité de mes nouvelles amours avec Mon Kamash.

Merci Roland, c'est très gentil à toi.

canelle

[roland]

...nouvelle vie, nouvelle maison ... C'est-y que ça serait pas le printemps vers là-bas chez toi?
Longue vie à la vie nouvelle!

[canelle]

Texte écrit en début 2009, j'avais envie de le mettre aussi sur ce blog-là.

canelle

[Jimidi]

M's'emblait bien, l'avoir déjà lu. Dieu merci, le choix des textes dans une revue ne dépend pas uniquement de leur qualité (et leur choix ne présume pas forcément de celle-ci d'ailleurs), ça peut être des questions de quantité dans la rubrique, de voisinage (trop grande similitude ou trop grande disparité avec les textes voisins), longueur (trop ou trop peu) bref, qu'il n'ait pas été retenu, c'est sûr, mais qu'il n'ait pas été assez bon, ça ne l'est pas.