Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
L'Univers de Canelle
Visiteurs
Depuis la création 172 460
Derniers commentaires
Archives
10 janvier 2009

Voyage Rivesaltes / Aubagne et retour

voyage

Voici un petit texte écrit, sans verbe, dans le train, en début d'année, entre Rivesaltes et Aubagne.

VOYAGE RIVESALTES / AUBAGNE ET RETOUR

Aujourd'hui, dix janvier deux mil neuf, départ de la maison à douze heures quarante cinq minutes, derrière, ma valise à roulette à bout de bras, un sac sur le dos, devant une pochette en bandoulière et dans les mains mes maudits billets.

Sur le quai de la gare de RIVESALTES, Mon Amour et ses baisers du bout des doigts. Moi, dans le train, direction NARBONNE, seule avec mon chagrin, ces moments de ruptures insoutenables et ces voyages. Toujours un grand moment de stress ces séparations mêmes temporaires.

Dehors, temps gris légèrement pluvieux. Tout un défilé de paysages de bord de mer, d’étangs plats ainsi qu’une poignée de flamants roses de-ci de-là quelques mouettes et des chevaux sauvage. Ensuite, Un port et ses petits bateaux hauts en couleur, puis l’entrée en gare de NARBONNE. Correspondance, changement de train sur le quai d’en face. Rame en attente de départ pour MARSEILLE depuis de trop longues minutes. Toujours pas de signal à l'heure prévue. Un comble, pas de conducteur disponible sous la main ! Retard d’une demi-heure ! Merci la S.N.C.F. pour votre ponctualité !

Enfin partie, là-haut, dans le ciel, un soleil timide au travers des cumulo-nimbus gris et noirs et au sol, des vignes bien taillées d'avant l'hiver alignées à perte de vue. A BEZIERS, le canal du Midi et ses péniches, au bord, des maisons d'ocre jaune et rose aux volets colorés. Par endroits, de la garrigue verte ou parfois roussie par le défunt soleil d'été. Des jardins et leurs frêles cabanons de bois.

Entre Agde et Sète, des planches à voiles sur l'eau tels de grands papillon. Au bord de la voie ferrée, des bambous sauvages au feuillage transpercé par les rais du soleil toujours présent. Au loin, un petit massif montagneux de roches et d'arbres verts foncés. Encore des chevaux, ceux-ci bigarrés, regroupés autour d'un point d'eau au milieu d'un pré encore verdoyant. A l’écart d'un petit bourg, un minuscule cimetière et ses croix de pierre, entouré d'ifs au garde-à-vous, seuls gardiens de la tranquillité des défunts. Puis MONTPELLIER. Me voilà à la moitié de cette trop longue expédition. Heureusement, pour compagnon de voyage, mon baladeur Mp3, avec, ancrés dans mes oreilles, ses hauts-parleurs me berçant de morceaux de musique soigneusement choisis pour la circonstance. Quasiment quatre heures de mon départ et même pas un bar buvette pour ma petite fringale. Juste mon thé et mes trois biscottes natures dans l'estomac depuis ce matin. La faim dans mon corps et justement rien dans mon sac, pas même de sandwitcherie en gare de NARBONNE, rien ! Pas de chance !

Quelle tristesse toutes ces petites gares vêtues de ferrailles enchevêtrées rouillées aux murs de pierres noircies par le temps et la pollution. Beaucoup d'arbres aux feuilles caduques dépouillés de leurs attraits. Juste des conifères aux atours encore verts, des ronds et des pointus. Les platanes-mûriers sur les places publiques, et leurs branchages savamment élagués en forme de doigts crochus de sorcière. Voilà maintenant NIMES et ses barres de grands bâtiments HLM à perte de vue.

Encore deux heures de patience. L’absence tellement pesante loin de toi, comme greffée à mon corps en manque de tes doux mots et de tes tendres baisers.

Le soleil entre ciel et terre légèrement rouge et or. Quelques éoliennes et leurs clins d’œil répétés, aux triples ailes déployées, près d'une cheminée d'usine et son voile de fumée âcre. Puis le voilà caché derrière ce rideau de nuages gris, avec un arrière-plan orangé au ras de l'horizon. Encore un petit halo blanc lumineux fondu dans cette ouate épaisse à l'allure crasseuse.

ARLES et sa fresque folklorique sur le mur de sa gare. Quelques minutes d'arrêt et coup de sifflet du chef de gare. Sur les toits et les bas-côtés, les restes d'une neige tombée quelques jours auparavant, puis, dans un champ, encore des éoliennes. Ra couché, le ciel voilé de ses rideaux de nuit, la terre partiellement endormie sous un tapis blanc. Curieux dans cette région chaude ! Dame Lune, pleine, belle ensorceleuse, au-dessus de MIRAMAS encore blanchie de flocons au-dessus des toits et des terrains, à quelques mètres seulement de la Méditerranée. De grands lais blancs bordés d'ifs plantés les pieds dans la terre gelée. Une brume humide du soir. Points lumineux électriques de plus en plus nombreux autour de cette nature noyée dans des congères de neige ! Bientôt, plus de ligne d'horizon, plongée brutale dans l’obscurité... Ah !... normal !... Un long tunnel au milieu d'une paroi rocheuse, puis à la sortie, presque plus rien, juste la nuit tombée.

Presque dix huit heures et toujours pas de MARSEILLE en vue.

A quelques dizaines d’encablures plus loin, arrivée tant espérée avec trente cinq minutes de retard. Du coup, correspondance pour AUBAGNE manquée, mais plus d’importance maintenant.

Ma fille cadette resplendissante avec son sourire, ses bisous et ses étreintes réconfortantes. Le train suivant, le nôtre, quelques quartiers de clémentines rafraîchissantes, quelques mots échangés, puis fin du périple pour nous deux, annoncé. Plus que quelques centaines de mètres à pieds et enfin destination finale.

Mes deux petits-fils, grandis, pas vus depuis l’été dernier et leur papa. Repas du soir en famille préparé par lui. Un régal.

A l’issue de celui-ci, pour ma détente, séance par les mains de ma fille de hamma assis (un art japonais) sur le dos, les épaules, la nuque, les hanches, les bras, la tête, pour le stress, la fatigue, les tensions musculaires dus au voyage. Quel bonheur cette sensation de sérénité après ces manipulations !

Cinq jours passés entre la maison, l’école pour le grand, la sieste pour le petit et les mains de ma fille. Cinq jours de plaisirs partagés avec mes enfants, mais cinq jours de grand vide de toi à l’intérieur de moi.

Le mercredi quatorze janvier deux mil neuf, retour en voyage de nuit, avec arrivée à RIVESALTES vers vingt trois heures.

Et enfin, sur le quai glacial, la chaleur de tes bras et le goût acidulé de tes baisers.

Terminus.

canelle
10.01.2009

Publicité
Commentaires
L'Univers de Canelle
Publicité
L'Univers de Canelle
  • LITTÉRATURE (poème, nouvelle, acrostiche, haïku, texte à contraintes, hommage, tranche de vie, chanson), ARTS (nus, peinture, nature morte, dessin, sculpture, croquis, huile, pastel, sanguine, sépia), GERBILLES et OCTODONS,
  • Accueil du blog
  • Créer un blog avec CanalBlog
Météo VILLENEUVE LA RIVIERE 66610
Pages
Publicité